Fils d'un immigrant espagnol, le jeune Octavio Casesnoves-Ruiz est né au Québec et habite la Vieille-Capitale. Nous sommes dans les années 70, dans un milieu où l'immigration est très peu présente. Ce jeune garçon de 10 ans, en plus de vivre les contrecoups de sa différence culturelle à l'école, vit une relation difficile avec son père, un écrivain absorbé par ses histoires, toujours dans la lune et qui a un horrible accent. Ce dernier ne semble pas voir ce que vit son fils, sa difficulté de trouver sa place, coincé entre la culture familiale et celle du pays où il est né. La vie d'Octavio ne serait-elle pas plus simple s'il s'appelait  Louis Gagnon? Heureusement, Octavio a une grand-mère qui, tout en regardant tomber la neige et en évoquant le pays du soleil qu'elle a quitté, l'aide à construire sa propre identité.

Conte de la neige repose sur une excellente distribution dont, au premier plan, Christian Essiambre qui livre avec beaucoup de justesse et d'humour le personnage d'Octavio. Ce comédien a une présence physique exceptionnelle sur scène et un jeu d'une grande virtuosité. Il sait donner à son personnage juste assez d'espièglerie pour capter l'attention des jeunes spectateurs, mêmes les garçons les plus réfractaires à se laisser prendre aux émotions provoquées par le théâtre. Le texte à saveur biographique de Philippe Soldevilla présente un propos pertinent et bien ficelé et compte sur une scénographie des plus intéressantes. C'est une pièce qui incite à la réflexion et se veut une occasion de rapprochement entre enfants et adultes.

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